100 km de BELVES.
Jeudi 22 avril, le départ vers Belvès, je passe chercher Claude qui me suivra à vélo dans ce périple.
Depuis la veille et la préparation de mon sac, je me disperse, malgré ma liste, je vais dans tous les sens et Isabelle essaye de me canaliser.
Sur la route, ça cogite, mince j’aurai dû envoyer mon camel back, et puis ça et ça…et j’ai oublié quoi encore ?
On s’arrête en route pour un pique-nique sur l’herbe sur une aire de repos, et en guise de table, le « Gwen Ha Du ».
On rejoint Patricia et Christian dans le camping « La Linotte » à 2,5 km de Belvès. Une bonne Soirée calme et détendue autour d’un repas, on oublie presque pourquoi on est venu.
Vendredi matin, un réveil en douceur, et déjà le beau temps s’installe, Christian propose une petite reconnaissance du circuit mais avant quelques courses, vu le beau temps, on pense faire un barbecue pour le soir. En chemin, Je cherche un producteur, pour m’approvisionner en quelques mets du pays, on trouve un accueil sympa du côté de Castelnauld, on goûte, on y adhère.
Pour midi, on nous a conseillé un petit restaurant à La Roque-Gageac. Ensuite, nous empruntons quelques routes du circuit, dont certaines portions très pentues, je plaisante en disant à Claude, demain « c’est là que j’attaque….. »
On retourne au camping, le reste de la troupe ne va pas tarder à nous rejoindre, on décide de les attendre, ainsi on ira ensemble chercher les dossards. En attendant, je pars faire une petite sieste. Finalement, au bout d’ ½ heure, je me lève, impossible de dormir. Claude me demande de préparer mes affaires, mon ravito, pour le lendemain, et je lui laisse le soin de ranger dans les sacoches et le sac à dos……ainsi il sait où sont les choses et si j’en ai besoin au moment venu.
Le reste de la troupe arrive, Frédérique, Gilbert, Yvon et Tangi. Avec certains on se connaît plus ou moins, et les liens sont vite tissés.
Nous partons chercher les dossards à Belvès…….. grosse boule au ventre lorsque je présente mon inscription et qu’on me remet le dossard, je m’isole, quelques secondes……. On profite pour visiter Belvès, et retour au camping.
Soirée barbecue très détendue. On apprend à faire connaissance.
Samedi, réveil à 6h00, Gilbert et moi déjeunons tranquillement, (Claude et Frédérique le feront plus tard) je ne réalise toujours pas que je suis à 2 heures de faire mon 1er 100 bornes, on se prépare, pommade………déjà un texto pour me souhaiter bon courage, c’est Isa, je l’appelle, je me retiens, mais les larmes sont là.
On a prévu de partir à Belvès en voiture entre 7h15-7h30, 7h20 petites photos tous ensemble…… je sens les larmes à nouveau qui pointent, je m’éclipse. On se salue tous, coureurs et accompagnateurs et nous voilà partis pour Belvès.
Les 4 coureurs : Gilbert, Yvon, Christian, Albert ont rejoint le départ tranquillement, une envie, j’essaye de trouver des toilettes, mais là …..Autant l’organisation semble parfaite mais une toilette pour 800 coureurs……, je prends mon tour, on est à 5mn du départ et encore une quinzaine de personnes devant moi, tant pis je rejoins mes acolytes, malgré les 800 participants, je sais où ils se trouvent, comme au marathon du Bout du Monde, 1 mois plutôt, en queue de paquet. On se tape dans la main, Gilbert, Christian, Yvon, Albert sont prêts, le coup de canon et c’est parti……… Les larmes comme à chaque marathon. On marche durant un bon moment, les rues étroites de Belvès ne permettent pas trop pour le dépassement, alors on s’adapte et cela pendant 2km, et d’un commun accord, tous les 4, on s’arrête pour satisfaire un besoin naturel, nous sommes toujours en queue de peloton
Yvon , Gilbert , Christian et Albert.
On se lance enfin, et au fur et à mesure on remonte et on atteint le km 5 en 30 mn. En fait, jusqu’au km 10, j’ai pleuré 5 fois,
ce qui fait sourire mes acolytes. Finalement on rejoint nos binômes au km 10 en 57 mn, encore une fois je ne peux
retenir une larme et en tapant la main de Claude, je lui dis : « amène- moi au bout ». On part pour une aventure de 90 km ensemble. Gilbert a pris les devants, je reste avec Christian et Yvon, au km 15, je prends le ravito, sans m’éterniser et je repars seul, me disant qu’ils vont revenir sur moi, mais finalement, on va se croiser (ils arrivent et moi je repars aux ravitos suivants) Claude demande conseils auprès de Christian et Yvon pour savoir s’il faut me laisser partir, c’est ok, mais attention, ne pas s’enflammer. Je déroule jusqu’au semi en 2h02, on prend la pose pour le photographe officiel…..
On passe le ravito de la Roque-Gageac km 31 et là se succèdent plusieurs portions de montées et de faux plats qui commencent à faire mal, je trottine et là quelques doutes, je vois des gars qui me doublent et qui me laissent sur place, j’ai l’impression de revivre le « Tour De Guipavas », où sur la fin je double beaucoup de monde et les rôles sont inversés, tant pis je ne m’affole pas…… et là une gène dans la chaussure, en effet, il y a un caillou. Je m’arrête et l’enlève. Je suis seul, Claude refait le plein des bidons, tient à nouveau, un ravito sauvage proposé par une petite dame avec des petites lichouseries, un verre d’eau et une petite pas plus. Chemin faisant, je me retrouve à courir avec un petit jeune ….de 65 ans, il en est à son 87ème 100 bornes, et il vise les 12h, comme moi, mais il sait qu’aujourd’hui il ne va pas le faire il souffre de la cuisse, je lui propose de faire un bout de chemin ensemble, mais non, il me dit : « fais ta course »
Esprit encore lucide, au ravito suivant j’arrive en disant 2 bières SVP, et pour mon binôme aussi…..non je plaisante, je m’en tiens au pain pâté, chips, coca, sucre, (en suivant les conseils de Christian et Yvon) par contre Claude goûte au vin et à la bière…..et il a bien raison.
Claude trouve le moment opportun pour ouvrir une enveloppe que Nolwen lui a remise avant notre départ, et là surprise, il y a 3 lettres, à lire à différents moments de l’épreuve, message n°1 « entre le 15ème et le 40ème km, quand il est en forme », Claude essaye de lire ………autant les autres coureurs en rient, Claude et moi sommes touchés. Entre les appels, les SMS, Claude ne chôme pas, il gère et me canalise, il trouve que je repars trop vite après chaque ravito.
On arrive au marathon, 4h15, je suis cool, on est sur une portion en faux plat qui dure…….On arrive à Sarlat, 2 couloirs, je prends celui des 100 km mais ensuite plus d’indication, les commissaires sont occupés à suivre la remise des prix féminin du 50 km, alors Claude donne de la voix : on va où……et le commissaire de dire simplement : « c’est par là » 5h07 au km 50. Je ne m’éternise pas au ravito, je reprends la route, on fait un petit tour de stade et direction Belvès ……, je voulais arriver à mi-parcours sans piocher et ça va…. La course commence, et là, je pars pour l’inconnu…..Claude me rejoint quelques minutes plus tard, Christian arrivait au km 50, je m’attends à le voir me doubler d’ici quelques km tout comme Yvon. Ici une succession de côtes courtes mais très pentues, ça tire sur les jambes. Claude reviens à mon niveau je lui demande de changer de t-shirt, je décroche mon dossard, et le lui donne, il s’arrête pour l’accrocher sur le nouveau t-shirt…….
Message n°2 de Nolwen, à ouvrir après le km 50, et là à nouveau, séquence émotion pour tous les 2. On arrive au ravito de la Roque, et là …. Je repars tranquillement, je passe devant les kinés…..Claude me crie, tu vas où ????? et moi de lui dire : je repars, et Claude me lance, mais c’est pas vers là, c’est dans l’autre sens…….en fait je reprenais le chemin vers Sarlat, suite à cet incident je décide de prévenir Claude dès que je quitte un ravito pour qu’il s’assure que je parte dans le bon sens, il gère l’eau et le reste…….
Entre le km 60 et 70, un coup de moins bien, je suis mal, Claude me lit une carte, remise par Hélène et Pascal (ma sœur et mon bœuf et signée de toute la famille, oups) ……. puis il sort une nouvelle botte secrète, il avait prévu le coup et il Claude trouve le moment opportun pour ouvrir une enveloppe que Nolwen lui a remise avant notre départ, et là surprise, il y a 3 lettres, à lire à différents moments de l’épreuve, message n°1 « entre le 15ème et le 40ème km, quand il est en forme », Claude essaye de lire ………autant les autres coureurs en rient, Claude et moi sommes touchés. Entre les appels, les SMS, Claude ne chôme pas, il gère et me canalise, il trouve que je repars trop vite après chaque ravito.
On arrive au marathon, 4h15, je suis cool, on est sur une portion en faux plat qui dure…….On arrive à Sarlat, 2 couloirs, je prends celui des 100 km mais ensuite plus d’indication, les commissaires sont occupés à suivre la remise des prix féminin du 50 km, alors Claude donne de la voix : on va où……et le commissaire de dire simplement : « c’est par là » 5h07 au km 50. Je ne m’éternise pas au ravito, je reprends la route, on fait un petit tour de stade et direction Belvès ……, je voulais arriver à mi-parcours sans piocher et ça va…. La course commence, et là, je pars pour l’inconnu…..Claude me rejoint quelques minutes plus tard, Christian arrivait au km 50, je m’attends à le voir me doubler d’ici quelques km tout comme Yvon. Ici une succession de côtes courtes mais très pentues, ça tire sur les jambes. Claude reviens à mon niveau je lui demande de changer de t-shirt, je décroche mon dossard, et le lui donne, il s’arrête pour l’accrocher sur le nouveau t-shirt…….
Message n°2 de Nolwen, à ouvrir après le km 50, et là à nouveau, séquence émotion pour tous les 2. On arrive au ravito de la Roque, et là …. Je repars tranquillement, je passe devant les kinés…..Claude me crie, tu vas où ????? et moi de lui dire : je repars, et Claude me lance, mais c’est pas vers là, c’est dans l’autre sens…….en fait je reprenais le chemin vers Sarlat, suite à cet incident je décide de prévenir Claude dès que je quitte un ravito pour qu’il s’assure que je parte dans le bon sens, il gère l’eau et le reste…….
Entre le km 60 et 70, un coup de moins bien, je suis mal, Claude me lit une carte, remise par Hélène et Pascal (ma sœur et mon bœuf et signée de toute la famille, oups) ……. puis il sort une nouvelle botte secrète, il avait prévu le coup et il commence à me lire les différents messages de soutien (environ 10 pages), dont certains humoristiques mais tous, dans le même sens pour m’encourager.
A Castelnaud, on fait une petite boucle de 4-5 km et on croise ceux qui viennent de la finir, ce n’est pas top pour le moral …..Tangi arrive et il nous annonce qu’Yvon a arrêté au km 50, problème au genou et que Christian est derrière moi à 1 ou 2 km. Au ravito du km 65, je m’arrête, depuis un moment je ne supporte plus le pain pâté, je tolère encore le pain fromage, mais plus pour longtemps….avant de repartir je veux satisfaire un petit besoin, et là je connais quelques problèmes urinaires, cela me brûle….j’essaye de repartir, pas possible, j’essaye à nouveau d’uriner, à moitié plié en deux, je n’y arrive pas. Je repars en marchant et finalement la douleur s’estompe et je recommence à courir, Patrice (le doc) a la bonne idée d’appeler à ce moment et Claude lui fait part de mes soucis, mais cela ne l’inquiète pas, il faut veiller à bien s’hydrater. Claude m’avouera plus tard, qu’il a eu peur…et de là systématiquement Claude me donne de l’eau régulièrement, même si je n’ai pas envie.
Le téléphone de Claude sonne à nouveau, c’est Frédérique, elle annonce que Gilbert abandonne……..il se trouve à 2 km devant moi, Claude lui dit qu’on arrive et qu’il m’attende….on trouve Gilbert sur un petit mur à l’écart du circuit, je lui lance : viens Gilbert on repart ensemble…mais je poursuis ma route, quand on est dans son rythme on a peur de le perdre. Claude va le voir…..mais il a un souci au niveau des adducteurs. Plus loin un ravito, fini le pain pâté, et le pain fromage (et dire que j’ai un panier garni à la maison avec différents pâtés offert par les enfants pour Noël, et que j’attendais de manger après Belvès, j’espère que le dégoût du pâté n’est que provisoire…) Claude reprend sa lecture et à nouveau une lettre de Nolwen (encore elle) et qui nous perturbe à nouveau, Frédérique nous rejoint suite à l’abandon de Gilbert, elle se demande ce qui se passe mais trouve ça sympa….
Ça va mieux, j’enfile les km maintenant, km 76, un ravito, certains coureurs sont assis, moi je n’ose pas, je prends du Coca, eau pétillante, sucre et à nouveau ravito court, Claude me force à manger une crêpe (merde, pas envie, mais j’obéis) et il se charge de remettre l’eau dans les bidons et prend également du solide, (à présent c’est : madeleines, chips, fromage, sucre….à nouveau quel mélange)
Je repars, je reconnais l’endroit, on est passé là en voiture la veille, dans 1 km,
ça va grimper abrupt, j’avais dit en plaisantant «demain c’est là que j’attaque… »
finalement, on marche dans la bosse, en effet je suis avec Hélène,
avec qui nous courons ensemble depuis un moment. On arrive au km 80 en 8h42,
Allas-les-Mines, avec ses longues lignes droites en faux plats interminables,
Claude me dit que c’est bon ça va le faire, mais pas pour moi…
et là les premières crampes, la 1ère Claude est descendu du vélo
et m’étire les jambes, Km 90, 9h52, je trottine comme je peux,
j’ai eu plusieurs crampes, mais que j’ai réussi à gérer, je mets de l’eau
sur mes cuisses, je m’étire, je repars en marchant et ça passe….
Siorac se profile, dernier ravito au bout d’une côte qu’il faut aborder en marchant….Claude me force à prendre une spécialité locale (encore….) Quelques mètres plus loin je râle, plus trop de jus pour éviter les trous dans la route, finalement chez nous les routes sont belles….
Un SMS d’Isa, disant tu sais que l’apéro est à 19h00, mais là je pense que je suis un peu juste.
On entame la dernière ligne droite, et je n’arrive pas à me libérer… km 97, encore une crampe, j’étire et ça passe, à nouveau de l’eau, On passe devant le camping….ça devient bon, ….on arrive à 1,8 km de l’arrivée, le rond point et sa montée vers l’arrivée et ses 5 lacets, de là on voit le village d’arrivée et on entend le speakeur…, Frédérique et Tangi décrochent pour aller chercher Christian, (j’ai même pas pu les remercier…) Je sens les larmes mais, il n’y a plus rien, la sueur m’a tout bouffé. Je me fais un point d’honneur à faire les 2 derniers kilomètres en courant ce qui me permet de dépasser quelques coureurs. Claude trouve un autre accompagnateur et lui demande de faire une photo…..Il me donne le « Gwen Ha du » et s’en va vers l’arrivée……………, avant de passer la ligne un geste envers Yvon et Gilbert qui se trouvent là sur le petit mur, histoire de les remercier, « je passe la ligne avec le drapeau breton ». J’ai passé la ligne, je ne sais plus à quelle heure ? Mais il ne fait pas encore nuit…….Yvon nous prend en photo « Claude et moi »….j’embrasse Claude, puis il va voir le classement et m’annonce : « tu es dans les 100 premiers…..sur les 500 du départ », je sais que j’ai remonté au fur et à mesure mais là……, et Claude me dit normal, personne ne t’a doublé, par contre j’ai remonté au fur et à mesure depuis un bon moment , et de finir dans le top 100, je n’en reviens pas (c’est un bonus), qu’importe je viens de terminer mon « 100 bornes ».
Je suis sur la table de massage lorsque Christian arrive et je ne réalise pas ce que je viens de faire……Au-delà de ce défi, il y a avant tout, une préparation de 5 mois et 1200 km qui a débuté le 30/11/2009.
Par ce récit, je vous remercie pour tous vos messages de soutien : la famille, les copains, les collègues, les amis….et aussi Camille, Isabelle, Nolwen, Alain pour le suivi sur le forum…..et merci à tous. Merci à Patricia, Frédérique, Tangi, Gilbert, Yvon et Christian pour le soutien et les précieux conseils.
Frais comme un gardon après les 100 bornes, trop facile pour lui........ Il a lu tous les messages de soutien, répondu aux appels tél........ Il a transmis vos encouragements, il a géré mes ravitos, il m'a boosté, il a eu des doutes au 65ème, et même si depuis le 70ème km, il n'avait aucune réponse de ma part, néanmoins, j’ai suivi ses conseils : merci Claude
Sans concession de leur part et leur aide : un énorme merci à Isa, Maël et Camille, qui m’ont permis de réaliser ce projet (les sorties hivernales avec le vent, la pluie, la neige……) cela ne serait resté toujours qu’un rêve, mais cela est devenu réalité….
- Albert : 94ème en 11h18mn 01
- Christian : 138ème en 12h01’07 - MERCI COACH
A Yvon et Gilbert.
Maintenant je peux le dire, et je réalise, je suis « cent bornard »
Merci à mes collègues des
BLES D’OR - le lien:link
Albert – Christian – Frédérique – Claude – Gilbert – Tangi – Yvon – Patricia.
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